Traditions Raen /6/ Le mariage

Tout comme chez leurs frères Xaela, le mariage traditionnel Raen est très coloré, et fait largement partie de leur culture. Le mariage arrangé n’existe pas, étant considéré par les Raen comme un acte impur où le profit, l’intérêt et le mépris des sentiments peuvent attirer la colère d’Azim et le mauvais œil. De même, le mariage ne peut être organisé que si le couple présente une maturité émotionnelle et spirituelle.






















Traditionnellement, on remarque chez les Goran et les Kaju que pour manifester son intérêt à une jeune fille, un jeune homme suit celle-ci à la trace pendant des jours, à une distance respectable d’au moins dix mètres, sans lui parler (les Ashina présentant un rituel bien différent). Si elle est intéressée, la jeune fille avertit ses parents et va traditionnellement à la rencontre du Shaman pour interroger les éléments. L’interprétation du Shaman est alors décisive pour l’avenir du couple.

Si les astres et les esprits répondent favorablement, le père de la jeune fille offre un cheval au père du garçon. Si tous sont d’accord, le jeune homme s’assoit à côté de la jeune fille dans une nouvelle kheima tissée par la mère et la grand-mère de chacune des deux familles, et montée par le père et le grand-père de chacune des deux familles. Dans la kheima, la fille offre au garçon une boucle de cornes qu’elle a créée elle-même. S’il l’accepte, le mariage est conclu.

Il arrive que les parents désapprouvent le choix de leur enfant. Dans ce cas, le jeune couple s’enfuit et va s’installer au sein d’une autre tribu. Avec le temps, ils peuvent revenir auprès de leurs parents qui, dans la plupart des cas, acceptent alors le couple et le mariage.

Si la façon de former le couple diffère selon si l’on est Ashina, Goran ou Kaju, les cérémonies sont ensuite plus ou moins identiques, sans distinction dans la tradition.

Quand le couple est formé et révélé, le père du marié ayant reçu un cheval s’entoure d’un groupe d'amis proches et rencontre le père de la mariée pour lui demander sa main. Ensuite ils entament des négociations en ce qui concerne le contrat de mariage, en particulier la date qui assurera les meilleurs auspices, le bonheur et la fertilité du couple.

Pour cela, ils rejoignent la tente du Shaman, toujours à l’heure du crépuscule. Ce dernier procède alors à une série de calculs, mélangeant la date de naissance de chacun des futurs mariés, ainsi que la constellation sous laquelle ils sont nés, différente selon le lieu où le campement était établi au moment chacune des deux naissances.

Les esprits invoqués se concertent et alors déterminent le jour du mariage.

Les préparatifs du mariage se font de manière traditionnelle, c’est-à-dire que le visage du couple est décoré au henné blanc par les amies de la future mariée, à l’intérieur de la nouvelle kheima. Peu après, la famille du marié arrive et est chaleureusement accueillie par sa future belle-famille au rythme de tambours et aux sons de neys, des flûtes du désert. La famille du marié répond à la musique en chantant et dansant sur le chemin menant à la kheima.

Ils arrivent jusqu’à l’entrée de la kheima gardée par le père de la mariée, et déposent alors à ses pieds leurs dons : du riz, un vêtement de torse fait à partir d’une peau de Bandersnatch du désert, et un collier de perles de bois d’argan peintes, orné des crocs du Bandersnatch. Sa chair, préservée dans le sel le temps de la confection du vêtement (en moyenne un à trois jours), est cuisinée par les femmes de la famille du marié (mère, grand-mère, sœurs) au matin de la cérémonie et représente le repas de la journée qui s’étale du midi jusqu’au milieu de la nuit.

Le Shaman arrive donc avec un instrument, le hang, auquel il jouera tout le temps de la cérémonie puisque ce sont les pères qui marient les enfants, sous son regard protecteur et sa musique spirituelle.

Le couple s’offre alors leurs bagues de cornes pour symboliser leur union, se jurant entre autre amour, respect et fidélité, même par-delà la mort.

Durant le repas qui se veut faste et convivial, tout le monde s’assoit en cercle : le Shaman garde sa place au nord, le jeune époux à sa droite et la jeune épouse à sa gauche. Les femmes de la tribu, toutes familles confondues, occupent le demi-cercle du nord au sud en passant par l’est (à la gauche du Shaman), et les hommes de la tribu le demi-cercle du nord au sud en passant par l’ouest (à la droite du Shaman).

Entre l’entrée et le plat de résistance, une danse guerrière s’effectue au milieu du cercle et est effectuée par les hommes, mené par le marié, généralement armés de sabres ou de lances. Les femmes répondent à cette danse entre le plat de résistance et le dessert, par une danse du ventre, menée par la mariée.






















Les célébrations se terminent au milieu de la nuit, et la mariée quitte la tente de ses parents pour vivre une semaine dans la tente de ses beaux-parents. Elle sera de retour une semaine après avec de nouveaux cadeaux pour montrer à sa famille qu'elle est bien soignée, sous une tente de ressources abondantes.

Ce n’est qu’au bout de cette semaine que le couple s’installe dans sa propre kheima.