1 / LA PLACE DES RAEN DANS LA STEPPE
Les valeurs raennes englobent le courage, la combativité, la générosité, l’hospitalité et le sens de l’honneur. C’est cette dernière qui rend d’ailleurs les Raen tribaux particulièrement hostiles envers leurs frères dont les ancêtres ont préféré la vie soumise mais plus confortable de serviteurs auprès des Hyurs domiens. La tribu Ashina, plus rancunière que les autres de par son
ancienneté, voit en ces lignées domestiquées une honte au sang Raen et souhaite leur annihilation.
Les cinq qualités citées ci-dessus sont censées être portées au plus haut point par le chef (Amghar), généralement choisi parmi la famille la plus puissante parmi celles qui composent la tribu (la tribu Ashina étant à part puisque le titre d'amghar est définit par le vainqueur d'un tournoi qui a lieu tous les deux ans). Du fait de son expérience, l’Amghar doit susciter un respect supplémentaire. Il est important de souligner qu’au même titre que les Xaela, tous les membres vivant dans une même tribu sont considérés
du même sang, même si l’on compte plusieurs familles en son sein.
À l’origine, la société raenne était égalitariste : personne n’y possédait rien en propre, surtout pas la terre, l’eau ou le bétail (il est marqué du
wasm, l’emblème de la tribu) ; même l'Amghar était soumis à cette règle.
Ce principe illustre l’attachement des Raen à des modes de vie antiques basés sur la solidarité familiale. Le pire châtiment dans le système tribal est le bannissement du clan. En plein désert, cela équivaut à une mort certaine. Le mode de vie tribal, très lié au nomadisme et à l’élevage, tend à disparaître chez les Kaju mais reste
farouchement préservé par les Ashina et les Goran. Ainsi, très rares sont les Raen, parmi toute les individus que compte cette ethnie, à vivre encore comme leurs ancêtres : il en resterait moins de 300.
Avec la semi-sédentarisation des Kaju, et le fort pourcentage de Raen domanisés à Kugane et quelques villages yanxiens alentours, le nombre d'Amghar s’est effondré et les Raen sont les grands oubliés de la steppe. Si ce n’est les Kaju qui peuvent jouir d’un meilleur confort grâce au troc (chair de chèvres, peaux et lait), les Raen restés tribaux vivent souvent dans des conditions extrêmement modestes.