TRIBU KAJU

Ethnie : Raen, mais pourra tolérer la multiethnicité aoranne
Divinités : Azim, Nhaama
Mode de vie : Semi-nomade
Armes : Sabre (mixte), lance (mixte), sceptre de bois (chaman)
Couleur : Jaune
Totem : Quagga




Si le peuple aoran est un peuple fier constitué de guerriers, certaines âmes aspirent néanmoins à plus de sérénité que d’autres. Les Kaju, combattants Raen émérites et somme toute redoutables, ne connaissent que très peu de conflits au sein de la tribu, qu’ils règlent par un duel de danse lorsque le dialogue ne suffit pas. Ils font donc partie de ces tribus un peu moins belliqueuses que les autres, mais qui n’hésitent pas à dégainer les armes à la moindre menace extérieure.

Cependant, c’est pour leurs qualités d’éleveurs qu’ils sont reconnus à travers tout le désert, et cette notoriété leur a valu le respect des autres tribus, Raen et Xaela sans distinction. Les Kaju élèvent les meilleures chèvres, et les soins prodigués à chacune des bêtes sont faits avec douceur et respect. Leur chair est sans pareille, leur peau plus souple et leur lait plus riche qu'aucun autre. Les Kaju paient donc une certaine neutralité « mesurée » en proposant aux autres peuples aorans de la viande, du cuir et du lait de la plus haute qualité parmi tout ce que l’on peut obtenir des élevages nomades du désert de Nhaama.




Seule tribu semi-nomade parmi les trois tribus Raen, les Kaju se déplaçant au rythme de l’élevage et de ses besoins. Leur zone principale se trouve à l’ouest du désert de Nhaama, et ils disposent de trois autres zones secondaires, prédéterminées et utilisées régulièrement sur une période restreinte, afin de pratiquer un élevage plus intensif. La pluralité des lieux qu’ils fréquentent est donc bien plus limitée que chez les Ashina et les Goran. Ceci s’explique du fait qu’une vie totalement nomade serait incompatible au vu du nombre de têtes que compte leur élevage, allant d’une centaine de chèvres reproductrices à trois ou quatre fois plus lors de la période de mise bas, à raison de deux à quatre petits en moyenne par reproductrice.



On retrouve toujours cette différence de taille flagrante entre les mâles et les femelles, cependant les femelles sont généralement plus grandes que la moyenne chez les Kaju. Ceci est sans doute dû au semi-nomadisme, donc le rythme de déplacement est moins éprouvant, et permet aux sujets féminins de gagner quelques centimètres sur la moyenne observée.

Plus foncés de peau que les deux autres tribus, les Kaju ont le teint qui tire sur le brun. La carnation des femelles reste un peu moins accentuée que celle des mâles, et comme pour les Ashina et les Goran, leur peau fonce au fur et à mesure qu’ils prennent de l’âge. Les anciens chez les Kaju ont la peau si noire qu’on les affuble de peintures tribales beiges ou blanches sur le visage.




Les traditions des Kaju ne diffèrent pas des traditions raennes telles qu’elles sont encore pratiquées au quotidien. Cependant, ils se distinguent des autres tribus raennes de deux manières : la première, par leur façon de régler les conflits, la deuxième par leur talent d’élevage.

En effet, Raen et Xaela confondus, les Kaju sont les seuls à éviter toute forme de violence physique et privilégier le dialogue. Si vraiment les tensions ne s’estompent pas après deux discussions, sous les regards du Shaman et du Khagan, alors ces derniers organisent un duel de danse martiale et acrobatique.

Aucune arme n’est tolérée, les pieds et les poings sont nus. Le combat se déroule sur un large tapis à frange de forme carrée, de 4,5 m par côté. Il a été tissé par l’ancienne de la tribu à l’époque où cette règle fut instaurée, il y a des siècles de cela, et a toujours été précieusement conservé. À l’intérieur de son carré est représenté un mandala de 3,9 m de diamètre, rehaussé de fils d’or, où les deux adversaires s’affrontent.

Aucun coup n’est porté, les gestes exécutés prennent la forme de coups de pied, de genou, de coude ou de tête, mais sont volontairement exagérés afin de ne jamais toucher l’autre. Un art martial sous forme de chorégraphie où les combattants éludent les coups soit par des acrobaties (roues, roues rotatives à une ou deux mains, flips arrières à une ou deux mains, ou encore saltos), soit par des esquives (accroupi au sol, ou bien assis sur un talon, l’autre jambe fléchie sur le côté).

Il n’y a en fin de compte ni vainqueur ni vaincu. En cherchant à être le plus harmonieux et précis dans ses gestes, chacun des combattants finit par s’accorder pour afficher non plus un duel mais un duo. À la fin, les deux danseurs se font une poignée de mains de l’amitié et mettent leur front en contact. C’est le seul moment où le toucher est autorisé sur le tapis, entre les deux adversaires qui redeviennent amis. Ceci marque la fin du conflit et les deux combattants sont mis à l’honneur lors d’une soirée où se mêlent l’alcool et la viande rôtie au feu.


L’autre particularité des Kaju est d’être les meilleurs éleveurs de tout le désert de Nhaama, et l’attention portée à chacune des cent chèvres qui composent le troupeau est certainement le secret de la tribu pour avoir la meilleure chair, le meilleur cuir et le meilleur lait.

Les chèvres reçoivent en guise de breuvage chaque matin du lait de jument Quagga, une espèce équine que seuls les Kaju ont su domestiquer. Cet apport journalier enrichit la chair et la rend plus tendre, et le lait produit par la chèvre sera lui-même beaucoup plus riche.

Ensuite, les hommes se chargent de masser chacune des chèvres afin de les libérer des nœuds et des tensions qui, selon eux, peuvent altérer la souplesse de leur peau, ou encore selon les croyances des anciens, gâcher une gestation avec des chevreaux eux-mêmes crispés de naissance et dont la peau sera de mauvaise qualité en grandissant.

Avant la nuit, les femmes s’occupent de nourrir la peau fine et sensible des mamelles avec de l’huile extraite de l’arganier, connu sous l’appellation d’« arbre à l’or liquide ». Par ce dernier soin, les mamelles conservent leur souplesse et ne sont pas tiraillées par le poids du lait. Cela évite des tensions qui auraient des répercussions sur la santé de l’animal.


Les Kaju sont également les seuls à avoir su domestiquer les Quagga, ces équidés dont l’apparence est à mi-chemin entre le zèbre et le cheval. Il s’agit toutefois d’une espèce à part, et non un hybride comme les légendes le racontent. Connus plus particulièrement pour être revêches et difficiles à dresser, les Quagga ont toutefois trouvé en la tribu Kaju des humains attentionnés qui déploient des méthodes douces et positives pour les domestiquer. Ainsi, chaque Kaju possède son Quagga.