5 / L'HABITAT
Une vie dans le désert de Nhaama a amené les Raen à abandonner la yourte traditionnelle pour voyager de façon plus légère et ainsi ménager les efforts des bêtes de somme destinées à porter ou tracter leurs biens.
Ainsi, c’est la tente qui s’est naturellement imposée. Appelée
kheima, elle symbolise la famille, le foyer, voire la tribu toute entière.
Si la majorité des tentes sont faites de coton écru, les plus traditionnelles, réservées au Khagan et au Shaman, sont fabriquées à partir d'un tissage en poil de dhalmel ou de karakul. Les tentes blanches (en coton) et plus rarement les tentes noires (en poils) sont décorées à l'intérieur de patchwork réalisés par les femmes.
Les kheima sont d’une forme pyramidale avec tapis de sol et, parfois, les "murs" décorés de tissage. Un mât central, en bois, souvent en deux parties, permet de soutenir les trois couches de tissus. Il est courant de voir un tuyau de toile servant à maintenir les deux parties. Aux quatre angles des piquets sont tendus par des cordes (ou des sangles).
Elles existent de toutes les tailles, allant de 3 × 3 m à 6 × 6 m. La tribu des Kaju, la plus aisée des trois tribus, est la seule à en posséder une de 7 × 7 m, soit 49 m2.
Le marché de la kheima bénéficie surtout aux femmes. Traditionnellement et encore actuellement, ce sont des femmes qui se font artisanes pour tisser les tentes et les patchworks. Les tentes sont cousues à la main, et il arrive que des tribus Xaela récemment installées dans le désert se tournent vers les dernières tribus Raen pour troquer des tentes de qualité contre d’autres matières premières.
Ce genre de rencontres se produit plus fréquemment un peu partout dans le désert, bien qu’un petit marché existe, où tout nomade aoran, sans distinction d’ethnie, peut s’y rendre pour y échanger les richesses de sa tribu.