Tout autour de toi n'est que terre brûlée et corps calcinés. Les braises entament ta chair, et tes écailles d'opale dégagent une odeur de kératine brûlée. Tu te redresses péniblement, à la force de tes bras frêles, mais ils peinent à te porter et tu finis accoudé au sol, à tousser pour expulser cette fumée âcre qui s'immisce dans tes poumons.
Les flammes s'étendent, et l'une vient lécher la peau nue de ton ventre. La peur et la douleur te donnent un dernier coup de fouet et tu te redresses sur tes jambes chancelantes, afin de t'éloigner du champ de bataille. Tout autour de toi n'est que terre brûlée et corps calcinés. Les braises entament ta chair, et tes écailles d'opale dégagent une odeur de kératine brûlée. Tu te redresses péniblement, à la force de tes bras frêles, mais ils peinent à te porter et tu finis accoudé au sol, à tousser pour expulser cette fumée âcre qui s'immisce dans tes poumons.
Les flammes s'étendent, et l'une vient lécher la peau nue de ton ventre. La peur et la douleur te donnent un dernier coup de fouet et tu te redresses sur tes jambes chancelantes, afin de t'éloigner du champ de bataille.
— Il en reste une !
La voix forte résonne jusqu'à tes oreilles. Tu sais que tes efforts sont vains, mais ton intelligence a cédé sa place à l'instinct le plus primaire : plus que tout, tu veux t'enfuir et leur échapper. Et l'orée de cette forêt à quelques mètres de toi est l'endroit propice pour te cacher. Dès lors, tu ne vises plus rien d'autre que ce fourré épineux qui fera l'affaire en guise d'abri de fortune.
Tu les entends talonner les flancs de leurs montures, et bien vite s'en suivent des bruits de sabots dans ta direction. Avant même que tu aies pu atteindre les premiers buissons, ils parviennent à t'encercler. Un cheval se cabre au-dessus de ta tête, la bouche cisaillée par un mors pour l'inciter à s'élever et lancer ses antérieurs vers toi. Dans un cri de peur, tu évites de justesse un coup de l'équidé et tu recules de deux pas.
Le souffle des naseaux frémissants sur ta nuque et les renâclements autour de toi te font comprendre que tu es déjà encerclé. Dans un excès d'orgueil mal placé, tu sors ta dague de la main gauche. Ton bras droit te fait bien trop souffrir pour dégainer tes deux armes. Sous les rires sarcastiques de tes ennemis, tu fléchis les jambes et plisse les yeux, à la recherche d'une faille parmi les corps massifs de leurs chevaux.
— Mais attendez, ce n'est pas une de leur guerrière, ça ! s'exclame un des soldats.
— Non, on dirait bien qu'il s'agit du mâle rachitique engendré par l'ancien Yao du clan Ten, ajoute une autre voix, plus criarde et désagréable encore.
Les mots sont volontairement blessants et les larmes qui roulent sur tes joues se mêlent aux perles de sang qui coulent des plaies bénignes que porte ton visage.
— Alors gamin, s'enquiert le lieutenant et assassin de ton roi. Pas trop dur de capituler le lendemain de la mort de ton père ? Ton règne aura été de courte durée, jeune Yao.
Tu serres les dents au souvenir de ton père agonisant sous tes yeux, sa main broyant la tienne lors des derniers spasmes. Le coeur chargé de colère, tu hurles de toutes tes forces et rejettes d'un mouvement habile la lame qui caresse ta gorge. Sans relâche, tu fends l'air de ta dague, effrayant ainsi les montures qui se bousculent en voulant reculer.
Tu parviens à blesser l'une d'elle, lui tranchant les tendons d'un antérieur. Alors que la bête s'effondre le nez dans le sol, désarçonnant son cavalier dans sa chute, tu bondis au-dessus d'elle et parvient à t'engouffrer dans la forêt dense bientôt menacée par les flammes. Tu laisses derrière toi le lieutenant qui tente de couvrir les vociférations de ses hommes.
Partagé entre la culpabilité d'avoir condamné une bête innocente et ta volonté de vivre, ta course silencieuse te glisse dans les draps de brume de la nuit.
「落花枝にかえらず。」
« La fleur tombée jamais ne revient à l'arbre. »
C'est ainsi qu'après plusieurs lunes d'errance, entrecoupées d'entraînements dans le but de s'endurcir et d'acquérir de meilleures techniques de combat, Haruka atteindra les rivages noscéens, faisant alors la rencontre la plus bouleversante de toute son existence : celle de sa larme de Nhaama.